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les femmes eſtoient autrefois ce qu’on croit qu’elles ſont à preſent. Mais toute l’authorité qu’ils ont ſur les eſprits, n’eſt que l’effet d’un préjugé aſſez commun à l’égard de l’antiquité, qu’on ſe repreſente ſous l’image d’un venerable vieillard, qui ayant beaucoup de ſageſſe, & d’experience, n’eſt pas capable d’eſtre trompé, ny de rien dire que de vray.

Cependant, les Anciens n’eſtoient pas moins hommes que nous, ny moins ſujets à l’erreur ; & l’on ne doit pas plûtoſt ſe rendre à preſent à leurs opinions, qu’on auroit fait de leur temps. On conſideroit autrefois les femmes, comme l’on fait aujourd’huy, & avec auſſi peu de raiſon. Ainſi tout ce qu’en ont dit les hommes doit eſtre ſuſpect, parce qu’ils ſont Juges & parties : & lorſque quelqu’un rapporte