Page:Pougy - Yvée Jourdan, 1907.djvu/58

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
56
YVÉE JOURDAN

diatement me convaincre. Sa décision s’admet, sans conteste, son idée me suggère et — à la fois — m’oblige.

Elle a toujours raison. Son goût se montre en tout, et s’impose. Elle sait pourquoi elle fait chaque chose, elle connaît la raison de chaque parole qu’elle prononce, de chaque geste qu’elle indique.

Cette fumée dont elle ombre mes paupières, ce noir dont elle charge mes cils agrandissent mon regard, et le rendent lumineux, profond, intense. Ce petit cœur rouge, au milieu de mes lèvres, m’affirme une bouche, en hauteur, très provocante.

— C’est un fruit, m’a-t-elle dit, un fruit qui s’offre. On veut le mordre, le saisir, il pressent le baiser, et l’appelle. Et puis, crois-moi, conserve, augmente ta pâleur. Du fluide transparent et de la poudre blan-