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YVÉE JOURDAN

mon désir, c’est mon espoir. Vous ne m’avez pas habitué aux mensonges. Yvée, ayez pitié de ma faiblesse, et de ma jalousie…

Je me suis apitoyée, et je me suis approchée de lui. Je lui ai tout raconté avec netteté, sans détours, sans la moindre omission, je me sentais pour lui le cœur compatissant, et en même temps je l’admirais un peu, je me disais :

Comme il souffre ardemment, violemment ! pour moi… par moi ! Tout cela crie qu’il m’aime ! Il m’aime ! Il m’aime ! Mon orgueil — était-ce mon orgueil ? — se redressait, mon cœur se gonflait aussi. Je me sentais aimée, voulue, désirée, surveillée, disputée… Quelque chose en moi s’étalait comme un triomphe. J’avais envie de me jeter dans ses bras. Sa colère tombait. Peu