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YVÉE JOURDAN

Puis j’ai répondu :

— Vous êtes un maladroit et un malheureux. Vous me parlez d’un air si convaincu et tellement outrageant que je ne vous expliquerai rien. Il est vrai que notre existence ne comporte que des apparences. Aujourd’hui, je l’avoue, elles sont contre moi, mais j’ai tout mon passé qui me défend…

Ma froideur le calmait et ces mots ont su le toucher. Il s’est exclamé avec moins de véhémence :

— Yvée, Yvée, vous ne sortirez pas d’ici, sans que je sache la vérité. Vous me la devez entière, complète, vous me la devez toute…

Il est devenu suppliant, accablé, et comme je me taisais, il a repris d’une voix changée :

— Yvée, je ne veux que vous croire, c’est