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YVÉE JOURDAN
nerais-je à m’affliger ?… Mon deuil est un hommage. Je le sens plus léger que mes anciens regrets.
Alors, j’ai pensé au retour de Reggie, je lui ai demandé :
— Et mon frère ? Croyez-vous qu’il me trouvera très changée ?
Il a secoué la tête sans me répondre et il s’est éloigné. J’ai pensé :
— Il ne me comprend pas. Il hésite, il craint de se tromper sur moi, de se méprendre et de me méconnaître. Il ne peut donc pas se dire : elle a rencontré le Bien et le Mal, c’est cela qui la rend ainsi grave et joyeuse, à la fois vive et lente, avertie mais confiante, triste puis consolée, immobile et, cependant, en marche vers l’Avenir, craintive, mais essayant ses forces…