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YVÉE JOURDAN

— Je l’ai atrocement regrettée, lorsque sa faute l’a séparée de nous. C’est ce jour-là qu’elle fut frappée, qu’elle nous a vraiment été enlevée. Oui, c’est ce même jour que Reggie a perdu sa femme, que j’ai perdu ma sœur. Je ne puis pas pleurer autant sa délivrance, si belle, qui a tout effacé. Pour bien mourir, il faut avoir une raison, une excuse, que rien ne reste en suspens — ne comprenez-vous pas ? — Sans cela, c’est un horrible malheur. Lize a reçu cette suprême grâce de bien mourir, à temps. Si elle avait vécu, son regard, ses accents, ses mouvements, son cœur se seraient souvenus des coupables instants, et nous les auraient — sans doute — cruellement rappelés. Elle ne pouvait plus être heureuse ni donner de vraies joies. Elle aurait été un danger… Pourquoi m’obsti-