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YVÉE JOURDAN

dans de la tendresse, il ne se souvient plus des amertumes.

La mort de Lize la délivre, nous délivre. Si, maintenant, je verse des larmes, c’est que cela m’unit au chagrin de mon frère.

Lize s’est élancée, pure et droite, libre de ses faiblesses vers les espaces infinis, au-dessus des erreurs, des démences… Lize est à envier : n’a-t-elle pas regretté, expié, cherché à réparer ? Tout est là. Elle ne pouvait pas mieux mourir. C’était l’heure désignée, juste et belle entre toutes. Elle est morte et cela la rapproche de nous.

J’ai revu ses portraits sur la cheminée de Reggie, je les ai longuement regardés, j’ai murmuré :

— Chères petites images de Lize… de Lize morte au loin, vous devenez de pieux souvenirs. Vous m’enseignez l’existence,