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YVÉE JOURDAN

promenée dans le jardin avec Madame Jourdan, qui paraissait plus agitée qu’à l’ordinaire. Elle ne cessait de causer. En passant devant un parterre touffu de violettes sombres et embaumantes, elle m’a chanté :

Dans ce joli parterre,
Tout en nous promenant,
Voici comment, ma chère,
Nous aurons un enfant.

Elle y mettait de la malice et de l’indiscrétion. Elle s’est arrêtée et m’a demandé :

— N’avez-vous pas au moins d’espérances ?

J’ai vaguement répondu :

— Je les ai toutes conservées…

Je me sentais de l’allégresse et de l’entrain. Ainsi que le ciel, mon cœur s’était amélioré.