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YVÉE JOURDAN

retourner chez elle. Il fera froid dehors, elle frémit à l’avance. Elle s’approche vers nous et se penche :

— Adieu ! adieu, ma sœur. Adieu, Max. Adieu, ma nièce. Je suis contente de vous avoir tous vus…

Elle dit adieu comme si elle ne devait plus revenir, car elle n’est pas bien sûre de vivre encore demain : elle est préparée à la mort, par toute sa longue vie semblable, accoutumée, qui l’a courbée et résignée… C’est ainsi qu’elle s’en va… lentement, lentement, en remuant doucement la tête. Puis… sans s’être retournée… elle s’efface et disparaît…

Et je me dis :

— Pauvres deux vieilles petites sœurs, si dissemblables mais, de même, pénibles et attendrissantes ! On ne recherche plus