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YVÉE JOURDAN

un coin de jardin, avec des branches de poiriers fleuris qui l’encadraient joyeusement, ainsi qu’une promesse habituelle et gaie. Les lettres qu’elle en reçoit la consolent un peu, elle connaît le courrier et elle compte les jours. Elle la sait heureuse, privilégiée, mais elle ne peut s’y habituer. Quand elle en parle, ses yeux se remplissent de larmes. C’est une révolte de la bête qui remonte de ses entrailles.

Elle a reporté toute sa rancune sur le chemin de fer qui lui a fait bien du mal, dit-elle, et de toutes les façons. N’a-t-il pas emmené sa fille et ruiné son commerce ? Car elle a connu les époques, où il n’y avait pas de chemin de fer, cette petite vieille si parfaite. C’était chez elle que l’on descendait, toujours, alors. Certes, le pro-