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YVÉE JOURDAN
J’ai murmuré, inquiète :
— Cela me peine de vous savoir malheureux, mais… je vous ai pardonné.
Avec un sourire déçu, il a dit :
Pas complètement.
J’ai insisté :
— Mais si… mais si…
Et j’ai renversé ma tête sur le dossier de mon fauteuil, afin d’éviter son regard qui cherchait mon regard.
Il s’est approché, il m’a dit très bas !
— Yvée… il y a des abandons que l’on ne peut surmonter, il y a des élans de soi auxquels on ne peut résister. Yvée, Yvée, si je souffre, et si je désespère, c’est parce que je sais cela, c’est parce que je connais cela. Tant que vous ne m’aimerez pas, vous serez forte, armée contre mon désir, sans pitié pour mon repentir… Mon chagrin