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YVÉE JOURDAN

pavane ou un menuet, chez moi, le rythme me poursuit, je commande tout en souriant, j’éparpille des fleurs avec des gestes arrondis, je souris aux mets que je mange, je ne prends rien au sérieux, et cela m’enveloppe des heures… Si c’est une belle fête grecque, je subis l’immobilité de mon masque, je demeure lente et impassible, je me pose en attitudes choisies, voulues. J’ordonne froidement, posément, les yeux fixes, je me sers de ma carafe ainsi que d’une amphore, j’élève mon verre à la hauteur de mes lèvres comme je ferais d’une coupe. Quand on se donne à son art, et qu’il vous prend, on ne se retrouve pas, on ne se ressaisit pas soi-même tout de suite…

Comme c’est vrai, comme je la comprends ! Les paroles de Larcher m’ont prise, elles résonnent encore à mon cœur,