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IDYLLE SAPHIQUE

trapa au bord de la grande allée où finissait le petit chemin couvert, juste au moment où elle allait monter dans le coupé. Essoufflées et riantes, elles s’assirent très près l’une de l’autre et Flossie la couvrit de tout petits baisers, sur son cou, sur sa nuque, derrière l’oreille, comme une folle, sans vouloir s’arrêter, tandis qu’elles roulaient à toute vitesse vers Paris, vers la vie et le réveil. À la porte du Bois, Flossie descendit. Elle prit un fiacre pour retourner chez elle, et elle suivit aussi longtemps qu’il lui fut possible la tache noire que formait l’attelage fuyant d’Annhine, de son regard attristé où brillait cependant une vague espérance des joies à venir…