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XXI

Ce jour-là il faisait un temps délicieux de printemps, un soleil clair, doucement tiède qui se jouait à travers la dentelle fine et pâlement verte des arbres dont les bourgeons commençaient à peine à s’ouvrir.

Flossie, tout égayée — car en ces derniers jours elles avaient épuisé les confidences tristes — Flossie, se renversait sur le grand lit, cherchant à s’excuser d’être venue si tard, tout en portant à ses lèvres les mains d’Annhine qui la grondait gentiment. Deux vieilles dames amies de sa famille étaient arrivées juste au moment où elle allait partir. Qu’elle en avait voulu à ces Cerbères bien intentionnés qui par une semblance amicale bloquaient son chemin, le doux chemin qui conduisait à la porte de sa Nhinon, chemin enguirlandé d’espoirs qui la guidaient des ténèbres à la lumière.

— Tu es vraiment lyrique aujourd’hui, Floss,… et Nhine se levait.