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IDYLLE SAPHIQUE

heure, à huit heures un quart, tous les jours, sauf le samedi, car le dimanche, — elle prenait une mine sérieuse et affairée — le dimanche on a tant à livrer !

— Et quel âge ?

— Devinez !

Il l’examina, puis, sans flatterie :

— Vingt ans ?

Elle se récria :

— Oh ! non !… dix-neuf seulement !

Il s’excusa : — C’était la même chose !… Elle était si brune, les brunes paraissent plus.

— Oh ! ça ne fait rien… et vous ?

— Moi ?… Vingt-sept…

— Vous avez de l’avenir !

Ah ! tout lui était égal maintenant, il était pris !

Elles se levèrent.

— Il faut rentrer.

Il supplia :

— Oh ! non ! pas encore.

— Si, si, on se lève tôt le matin.

Alors il demanda de les accompagner. — Impossible, la voiture de Madame… et puis, il ne fallait pas se tromper, elle était sage !

— Sage ?… vrai ?…

Pour sûr, et elle le resterait. Elle voulait le mariage, voilà !

Il s’emballait : — Alors on se verrait beaucoup, on apprendrait à se connaître…

— Pourquoi pas ? Oui !… Adieu !…