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IDYLLE SAPHIQUE

en quoi pourrais-tu bien te mettre ?… Elle cherchait.

— Mais, Nhine, c’est à quelle heure ce bal ?

— C’est à minuit, chérie. Ah ! il faut absolument que tu y viennes.

— J’y viendrai si tu le veux bien, mais, mais… ce sera fatigant ! Si nous restions ici ? Cette foule, la chaleur, les danses, le souper…

— Qu’est-ce qui te prend, voyons, Moon-Beam ?… et Annhine, contrariée, frappait du pied… Nous irons, là ! J’ai aussi un costume de petit marquis Louis XV qui t’ira comme un gant, blanc, broché de petites roses, tu auras une épée ! Voyons, Moon-Beam, puisque je te dis que tu auras une épée !…

Et toute à sa nouvelle idée, Annhine courut vers Ernesta, lui criant de monter au grenier, de fouiller ses malles de théâtre et de sortir les deux habits désignés :

— N’oubliez pas les tricornes… l’épée et les perruques, car nous aurons aussi besoin de ces coiffures !…

Gagnée par l’enfantillage de sa joie, Flossie céda :

— C’est entendu, tu as des idées si gentilles, on ne peut pas te résister ! Oui ! nous irons. C’est justement le jour du départ de Willy ! J’inventerai un prétexte, une amie malade. Tiens, je pars, je vais me mettre en quête d’un alibi adroit… À tantôt, Nhinon, mon adorable souveraine, ma petite fée blonde… Tes lèvres, en suavité, en candeur, en amoureuse amitié et fraternité… Je verrai les costu-