Saboteurs, les entrepreneurs de bâtisses, les constructeurs de voies ferrées, les fabricants de meubles, les marchands d’engrais chimiques, les industriels de tous poils et de toutes les catégories…
Tous saboteurs ! tous, sans exceptions !… car, tous, en effet, truquent, bouzillent, falsifient, le plus qu’ils peuvent.
Le sabotage est partout et en tout : dans l’industrie, dans le commerce, dans l’agriculture… partout ! partout !
Or, ce sabotage capitaliste qui imprègne la société actuelle, qui constitue l’élément dans lequel elle baigne, — comme nous baignons dans l’oxygène de l’air, — ce sabotage qui ne disparaîtra qu’avec elle, est bien autrement condamnable que le sabotage ouvrier.
Celui-ci, — il faut y insister ! — ne s’en prend qu’au capital, au coffre-fort, tandis que l’autre s’attaque à la vie humaine, ruine la santé, peuple les hôpitaux et les cimetières.
Des blessures que fait le sabotage ouvrier ne gicle que l’or ; de celles produites par le sabotage capitaliste, au contraire, le sang coule à flots.
Le sabotage ouvrier s’inspire de principes généreux et altruistes : il est un moyen de défense et de protection contre les exactions patronales ; il est l’arme du déshérité qui bataille pour son existence et celle de sa famille ; il vise à améliorer les conditions sociales des foules ouvrières et à les libérer de l’exploitation qui les étreint et les écrase… Il est un ferment de vie rayonnante et meilleure.
Le sabotage capitaliste, lui, n’est qu’un moyen d’exploitation intensifiée ; il ne condense que les appétits effrénés et jamais repus ; il est l’expres-