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Conclusions


Ainsi que nous venons de le constater par l’examen des modalités du sabotage ouvrier, sous quelque forme et à quelque moment qu’il se manifeste, sa caractéristique est, — toujours et toujours ! — de viser le patronat à la caisse.

Contre ce sabotage, qui ne s’attaque qu’aux moyens d’exploitation, aux choses inertes et sans vie, la bourgeoisie n’a pas assez de malédictions.

Par contre, les détracteurs du sabotage ouvrier ne s’indignent pas d’un autre sabotage, — véritablement criminel, monstrueux et abominable on ne peut plus, celui-là, — qui est l’essence même de la société capitaliste ;

Ils ne s’émeuvent pas de ce sabotage qui, non content de détrousser ses victimes, leur arrache la santé, s’attaque aux sources même de la vie… à tout !

Il y a à cette impassibilité une raison majeure : c'est que, de ce sabotage-là, ils sont les bénéficiaires !

Saboteurs, les commerçants qui, en tripatouillant le lait, aliment des tout petits, fauchent en herbe les générations qui poussent ;

Saboteurs, les fariniers et les boulangers qui additionnent les farines de talc ou autres produits nocifs, adultérant ainsi le pain, nourriture de première nécessité ;

Saboteurs, les fabricants de chocolat à l’huile de palme ou de coco ; de grains de café à l’amidon, à la chicorée et aux glands ; de poivre à la coque d’amandes ou aux grignons d’olives ; de