la lutte que les travailleurs soutiennent contre les patrons. Elle est connue là-bas sous le nom de Go Canny.
À ce propos, nous croyons utile de vous citer l’appel lancé dernièrement par l’Union Internationale des Chargeurs de navires, qui a son siège à Londres :
« Qu’est-ce que Go Canny ?
C’est un mot court et commode pour désigner une nouvelle tactique, employée par les ouvriers au lieu de la grève.
Si deux Écossais marchent ensemble et que l’un coure trop vite, l’autre lui dit : « Marche doucement, à ton aise. »
Si quelqu’un veut acheter un chapeau qui vaut cinq francs, il doit payer cinq francs. Mais s’il ne veut en payer que quatre, eh bien ! il en aura un de qualité inférieure. Le chapeau est une marchandise.
Si quelqu’un veut acheter six chemises de deux francs chacune, il doit payer douze francs. S’il n’en paie que dix, il n’aura que cinq chemises. La chemise est encore une marchandise en vente sur le marché.
Si une ménagère veut acheter une pièce de bœuf qui vaut trois francs, il faut qu’elle les paye. Et si elle n’offre que deux francs, alors on lui donne de la mauvaise viande. Le bœuf est encore une marchandise en vente sur le marché.
Eh bien, les patrons déclarent que le travail et l’adresse sont des marchandises en vente sur le marché, — tout comme les chapeaux, les chemises et le bœuf.
— Parfait, répondons-nous, nous vous prenons au mot.
Si ce sont des marchandises, nous les vendrons tout comme le chapelier vend ses chapeau et le boucher sa viande. Pour de mauvais prix, ils donnent de la mauvaise marchandise. Nous en ferons autant.
Les patrons n’ont pas le droit de compter sur notre charité. S’ils refusent même de discuter nos