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poursuivi les militants syndicalistes, la rigueur des répressions judiciaires, la fréquence des interventions de l’armée, etc. — voilà autant de preuves de la force redoutable qu’est devenue, en face du pouvoir et du patronat, la Confédération Générale du Travail.


Telles sont l’organisation, la tactique et l’action de la Confédération Générale du Travail. Nous avons suivi pas le développement de l’organisation syndicale, noté ses caractères d’autonomie et de fédéralisme, constaté que l’action qu’engage ainsi la classe ouvrière, sur le terrain économique, ne se limite pas aux broutilles corporatives, mais s’élargit au point d’englober l’ensemble des problèmes sociaux.

Nous avons constaté les résultats de sa tactique et de ses moyens d’action, reconnu le caractère essentiellement révolutionnaire de cette pratique, même quand l’action engagée se limite à des revendications momentanées et parcellaires.

Nous avons vu le processus normal de la grève ; la grève, d’abord partielle, battant en brèche le capital, visant à l’exproprier partiellement de ses privilèges ; puis, devenant grève de solidarité, ou bien, grève de corporation, accentuant son caractère social et s’attaquant, non seulement au capital, mais aussi au pouvoir. Ensuite, de la grève ainsi comprise et pratiquée, nous avons vu surgir l’idée de grève générale, qui est la matérialisation de l’idée de révolution intégrale et dont la réalisation s’esquisse par les levées en masse du genre de celle de mai 1906.