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nir, c’est l’énorme travail éducatif qui a découlé de cette résolution.

Pendant dix-huit mois, une propagande intense s’est faite pour les huit heures et il en est résulté la vulgarisation de la nécessité des courtes journées. Désormais, la journée de huit heures n’apparaît plus dans un lointain irréalisable, — telle que l’avait posée l’imprécise propagande du socialisme dogmatique, — et, qui plus est, se trouve détruit aussi le préjugé qui attribuait les conditions de vie restreinte aux faibles journées, tandis que c’est le contraire : aux courtes journées de travail correspondent les hauts salaires.

Outre cette vulgarisation, qui était indispensable pour que puissent se réaliser des améliorations portant sur la durée du travail, le caractère dominant de cette agitation a été de faire vibrer en une commune aspiration la classe ouvrière. Et non seulement le prolétariat des usines, mais encore la masse paysanne a été secouée, arrachée à ses préjugés. C’est sur cette masse, jusqu’à ces derniers temps inerte et insensible, que s’appuyaient les éléments de réaction. Or, c’est grâce à la propagande syndicaliste que les paysans viennent à la Révolution.

Grâce à l’agitation des huit heures, la classe ouvrière s’est sentie mêmes cœurs, mêmes espoirs, mêmes vouloirs. Elle a vibré à l’unisson.

La secousse a amené une cohésion plus grande. Ainsi il a été constaté que les éléments de la Confédération, qui étaient imprégnés de tendances modérées et plus corporativistes, ont subi l’entraînement et sont entrés dans le mouvement ; de sorte que l’accentuation d’action s’est faite dans l’ensemble, sur toute la ligne.

Certes, cette première levée en masse qu’ont été les jour-