phones, ainsi que ceux occupés à la pose des lignes et à leur entretien, ont obtenu, par l’effort syndical, la journée de huit heures et un minimum de salaire de 5 francs.
Le personnel des Arsenaux de la Marine de l’État a conquis, depuis cinq ans, la journée de huit heures.
Les ouvriers boulangers ont obtenu des augmentations de salaire allant, dans certains centres, jusqu’à 1 franc par jour.
Les ouvriers coiffeurs ont ramené la fermeture des salons de coiffure à des heures normales, et ce, en certaines villes, par la grève et, en d’autres, par le sabotage particulier qu’est le badigeonnage des devantures.
Malgré ce qu’elles ont de très incomplet, ces quelques indications évoquent l’importance des résultats de l’action syndicale. Il faut observer que la grève n’a pas été toujours nécessaire ; la pression syndicale a quelquefois suffi pour rendre les exploiteurs conciliants, que ceux-ci fussent des patrons particuliers ou bien l’État.
La force syndicale a, en effet, cet avantage qu’il lui est possible de s’affirmer et d’atteindre le résultat qu’elle vise, par la seule menace de la lutte. Et c’est cette menace qui, en se généralisant et s’accentuant, devient la vigoureuse manifestation de puissance ouvrière qu’est la pression extérieure, exercée sur les pouvoirs publics.
C’est par la pression extérieure que fut arrachée au Parlement la suppression des bureaux de placement. Après des incidents divers, tels que mises à sac d’officines de placeurs, manifestations plus ou moins violentes, la Confédération du Travail organisait, le même jour, dans les principales villes de France, cent meetings de protestation (le 5 décembre 1903).