de remplacer l’élan révolutionnaire par la thésaurisation, et de n’entreprendre de mouvements qu’avec une caisse amplement garnie et avec la prudence qu’exige la crainte d’engager de gros capitaux dans une lutte dont l’issue est douteuse, auraient-ils de meilleurs résultats ? C’est peu probable. En tous les cas, la comparaison avec les résultats obtenus dans les pays où ces tactiques prédominent n’est pas défavorable à la France.
L’accentuation révolutionnaire du mouvement gréviste est d’ailleurs caractérisée par ce fait qu’en 1905, si l’on ne tient compte que des deux plus importantes revendications parcellaires, qui sont l’augmentation des salaires et la diminution de la durée du travail, on constate que les mouvements offensifs dominent :
Sur 177,666 grévistes, près de 70 % — 124.000 — ont exigé une augmentation de salaire et plus de 85 % ont obtenu gain de cause, totalement ou en partie.
530,000 grévistes ont réclamé une diminution du temps de travail. Sur ce nombre, près de 40 % ont eu complète satisfaction, 51 % ont bénéficié d’une victoire partielle et seulement 9,35 % ont subi un échec.
II
LES CONDITIONS DU TRAVAIL
Il faudrait pouvoir procéder à un examen d’ensemble et montrer quelle a été la répercussion heureuse de l’action syndicale sur l’amélioration générale des conditions de travail. Mais les éléments de cette appréciation manquent. Il