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I

LES GRÈVES


Au point de vue matériel, des indications nous sont fournies par l’Office du Travail, qui dresse annuellement une statistique des grèves. L’origine gouvernementale de cette statistique et la difficulté de l’établir doivent nous inciter à ne donner à ces chiffres qu’une valeur relative ; nous devons les recueillir comme indications générales et ne pas leur attribuer une trop grande exactitude.

Cette statistique ne porte que sur les conflits déclarés et non sur ceux qui ont pu se solutionner à l’amiable, avant la crise de cessation de travail.

En la décennie 1890-1900, sur 100 grèves, la proportion de résultats a été : réussites, 23,8 % ; transactions, 32,2 % ; échecs, 43,8 %. Si, au lieu de se borner à examiner le simple pourcentage des grèves, on cherche le pourcentage des résultats par nombre de grévistes, on trouve : réussites, 18,4 % ; transactions, 43,33 % ; échecs, 37,36 %.

En cette dizaine d’années, il y a donc eu 56 grèves sur 100 qui se sont terminées par des améliorations plus ou moins considérables en faveur des ouvriers ; et, sur un cent de travailleurs, il y en a eu 61,38 qui ont retiré un bénéfice matériel de ces conflits.

Dans les quatre années qui suivent (1901 à 1904), il a été enregistré 2,628 grèves qui ont englobé 718,306 travailleurs. Les résultats sont les suivants :