un ou plusieurs camarades ou, encore, envers une autre corporation).
La déclaration de grève, dans la plupart des Fédérations, est laissée à l’initiative des intéressés.
Ainsi, les statuts de la Fédération des Cuirs et Peaux disent :
« Tout syndicat déclarant la grève devra en aviser le Comité fédéral avant de commencer la lutte. Le Comité fédéral, sans avoir le droit de s’opposer à la résolution prise par le Syndicat, pourra, néanmoins, faire des objections s’il le juge nécessaire. »
Il est naturel que la Fédération intéressée au conflit soit avisée : cela n’entache en rien l’autonomie du Syndicat. Exception est faite en cas de grève défensive, la cessation de travail ne comportant pas d’attermoiements.
Cet esprit anime la majeure partie des Fédérations corporatives ; il en est cependant quelques-unes, entre autres la Fédération des Travailleurs du Livre, qui stipulent strictement que la déclaration de grève est subordonnée à la décision du Comité central.
Cette différence d’attitude fédérative s’explique par la différence de tactique de lutte : pour ces dernières Fédérations, l’argent est le nerf de la guerre et elles comptent surtout sur l’appui financier qu’elles peuvent donner aux grévistes ; il leur semble donc normal que, la caisse devant être engagée, ceux pour qui elle va être écornée attendent l’avis du Comité.
Au contraire, dans les autres Fédérations, sans faire fi des moyens pécuniaires, ce n’est pas d’eux principalement qu’est escomptée la victoire : c’est de l’élan, de l’attitude révolutionnaire, de la vigueur agressive des grévistes qu’est