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cients, les révoltés, et sont appelées à agir, à participer au mouvement, toutes les bonnes volontés.


I

L’ACTION DIRECTE


Une formule expressive, heureuse, de parfaite limpidité, est venue condenser et résumer la tactique du syndicalisme révolutionnaire : l’Action Directe.

À bien voir, l’Action Directe n’est pas chose neuve, — sa nouveauté est d’être la formulation théorique d’un mouvement, — car autrement elle est la raison d’être de tout syndicat. Dès qu’il s’en constitue un, on peut inférer que, consciemment ou inconsciemment, les travailleurs qui le composent visent à faire leurs affaires eux-mêmes, à lutter directement sans intermédiaires, sans se fier à d’autres qu’à soi pour la besogne à accomplir. Ils sont logiquement amenés à faire de l’Action directe, — c’est-à-dire de l’action syndicale, indemne de tout alliage, sans compromissions capitalistes ou gouvernementales, sans intrusion dans le débat de « personnes interposées ».

Ainsi, la caractéristique de l’Action Directe est d’être une manifestation spontanée ou réfléchie, mais sans intervention d’agent extérieur, de la conscience et de la volonté ouvrière, — et ce indépendamment de son intensité. Celle-ci est affaire de circonstances, de résistance à vaincre. Action Directe n’est pas, fatalement, synonyme de violence : elle peut se manifester sous des allures bénévoles et pacifiques ou très vigoureuses et fort violentes, sans cesser d’être — en un cas comme en l’autre, — de l’Action Directe.