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caution, nous l’avons dit — accusait, en 1905, 850,000 travailleurs des deux sexes, groupés dans plus de 5,000 syndicats. Nous savons que l’effectif, en tant que syndicats, de la Confédération est, d’environ 3.400, groupant, en 1906, à la Section des Fédérations, 205,000 travailleurs qui, avec l’élément seulement adhérant aux Bourses du Travail, forme un total de plus de 300,000 syndiqués. Mais ces chiffres n’ont qu’une valeur momentanée ; la Confédération étant en continuel grandissement, ils sont aujourd’hui au-dessous de la vérité : à la Section des Fédérations, l’effectif est d’au moins 250.000 ; avec l’effectif seulement adhérant aux Bourses, on a un total d’au moins 350,000 syndiqués.

Ces supputations sont nécessaires pour se donner une idée générale de l’effectif de la Confédération. Mais il est indispensable d’observer qu’un tel organisme — qui est un organisme de constante lutte de classe, — ne doit pas se comparer avec des organisations moins guerrières et plus financières. La puissance de la Confédération du Travail ne réside pas dans de fortes caisses et il serait inexact de l’évaluer uniquement d’après ses cadres. Elle est un organisme vivant, au sein duquel les réactions s’accomplissent selon les modes que nous voyons en action dans la nature : les éléments qu’elle groupe — et qui sont les éléments d’élite de la classe ouvrière, les plus conscients, les plus révolutionnaires — agissent sur la masse prolétarienne à l’égal des ferments et, aux heures psychologiques, leur influence est prépondérante.