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affirmé est, au contraire, la proclamation d’un idéal permanent plus précis, plus net, que celui qui forme le bagage idéologique des divers partis socialistes parlementaires : cet idéal va au-delà, dépasse et domine les contingences du moment.

L’agglomérat confédéral s’effectue en dehors de toutes les écoles politiques qui ne sont toutes, — même quand elles se réclament des doctrines de transformation sociale, — qu’un prolongement du démocratisme ; sa base est le terrain économique et ainsi se réalise la dislocation nécessaire, qui enraye tout confusionnisme entre classes et partis.

C’est dans le plan parlementaire, dans les cadres de la société bourgeoise que s’agitent les écoles politiques, et leur tendance dominante se limite à poursuivre une modification de la façade sociale. C’est d’ailleurs à l’opinion de tous qu’elles font appel, et non à l’intérêt d’une classe déterminée. Seules font exception les écoles socialistes ; elles prétendent représenter et amalgamer les deux : classe et opinion. Les expériences de ce dernier quart de siècle sont l’illustration de l’illogisme d’une telle prétention ; fatalement, mécaniquement, étant donné le milieu où se manifeste leur action, elles sont entraînées à négliger le côté « classe » pour ne se préoccuper que de celui « opinion ». Aussi toutes versent-elles dans le parlementarisme et elles deviennent une forme extrême du démocratisme, et rien de plus.

Il en va autrement pour la Confédération : elle néglige les opinions — qui sont fugaces et changeantes, — pour ne retenir que les intérêts de classe du prolétariat. Ces intérêts sont la base solide, inébranlable, sur laquelle elle s’érige, et le but qu’elle poursuit a un caractère de fixité et de permanence sur lequel sont sans influence les relativités du présent, non plus que les aspects différents des régimes politiques.