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« Que, de ce fait, deux classes bien distinctes et irréconciliables sont en présence : d’un côté, ceux qui détiennent le Capital, de l’autre les Producteurs qui sont les créateurs de toutes les richesses, puisque le Capital ne se constitue que par un prélèvement effectué au détriment du Travail ;

« Pour ces raisons, les prolétaires doivent donc se faire un devoir de mettre en application l’axiome de l’Internationale : « L’émancipation des travailleurs ne peut être que l’œuvre des travailleurs eux-mêmes » ;

« Considérant que, pour atteindre ce but, de toutes les formes de groupement le syndicat est la meilleure, attendu qu’il est un groupement d’intérêts coalisant les exploités devant l’ennemi commun : le capitaliste ; que par cela même il rallie dans son sein tous les producteurs de quelque opinion ou conception philosophique, politique ou religieuse qu’ils se réclament ;

« Considérant également que si le syndicat se cantonnait dans un isolement regrettable, il commettrait fatalement (toutes proportions gardées) la même erreur que le travailleur isolé et qu’il manquerait ainsi à la pratique de la solidarité ; il y a donc nécessité que tous les producteurs s’unissent d’abord dans le syndicat et, ce premier acte réalisé, complètent l’œuvre syndicale en faisant adhérer leur syndicat à leur Fédération locale ou Bourse du travail, et par le canal de leur union nationale à la Confédération générale du Travail ;

« À cette condition seulement, les travailleurs pourront lutter efficacement contre les oppresseurs jusqu’à la complète disparition du salariat et du patronat. »


Cette déclaration, qui précise l’orientation syndicale, est, en termes plus ou moins explicites, celle dont se réclament la grande majorité des syndicats. En effet, sur les 5,500 syndicats, les plus actifs, les plus vivants — ceux qu’on qualifie de « syndicats rouges » — sont adhérents à la Confédération du Travail. Celle-ci groupe, en fait, dans sa section des fédérations, 2,500 syndicats et, si l’on tient compte qu’à sa