qu’on l’a transféré chez nous pour un meurtre. Dieu sait quel malheur lui était arrivé. Voilà qu’un jour il est sorti de la ville avec un lieutenant ; et ils avaient pris des épées, et ils se mirent à se piquer l’un l’autre, et Alexéi Ivanitch a tué le lieutenant, et encore devant deux témoins. Que veux-tu ! contre le malheur il n’y a pas de maître. »
En ce moment entre l’ouriadnik, jeune et beau Cosaque. « Maximitch, lui dit la femme du capitaine, donne un logement à monsieur l’officier, et propre.
– J’obéis, Vassilissa Iégorovna, répondit l’ouriadnik Ne faut-il pas mettre Sa Seigneurie chez Ivan Poléjaïeff ?
– Tu radotes, Maximitch, répliqua la commandante ; Poléjaïeff est déjà logé très à l’étroit ; et puis c’est mon compère ; et puis il n’oublie pas que nous sommes ses chefs. Conduis monsieur l’officier… Comment est votre nom, mon petit père ?
– Piôtr Andréitch.
– Conduis Piôtr Andréitch chez Siméon Kouzoff. Le coquin a laissé entrer son cheval dans mon potager. Est-ce que tout est en ordre, Maximitch ?
– Grâce à Dieu, tout est tranquille, répondit le Cosaque ; il n’y a que le caporal Prokoroff qui s’est battu au bain avec la femme Oustinia Pégoulina pour un seau d’eau chaude.
– Ivan Ignatiitch, dit la femme du capitaine au petit vieillard borgne, juge entre Prokoroff et Oustinia qui est fautif, et punis-les tous deux.
– C’est bon, Maximitch, va-t’en avec Dieu.
– Piôtr Andréitch, Maximitch vous conduira à votre logement. »
Je pris congé ; l’ouriadnik me conduisit à une isba qui se trouvait sur le bord escarpé de la rivière, tout au bout de la