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congédia, et Marie repartit le même jour pour la campagne de mon père, sans avoir eu seulement la curiosité de jeter un regard sur Pétersbourg.

Ici se terminent les mémoires de Piôtr Andréitch Grineff ; mais on sait, par des traditions de famille, qu’il fut délivré de sa captivité vers la fin de l’année 1774, qu’il assista au supplice de Pougatcheff, et que celui-ci, l’ayant reconnu dans la foule, lui fit un dernier signe avec la tête qui, un instant plus tard, fut montrée au peuple, inanimée et sanglante. Bientôt après, Piôtr Andréitch devint l’époux de Marie Ivanovna. Leur descendance habite encore le gouvernement de Simbirsk. Dans la maison seigneuriale du village de… on montre la lettre autographe de Catherine II, encadrée sous une glace. Elle est adressée au père de Piôtr Andréitch, et contient, avec la justification de son fils, des éloges donnés à l’intelligence et au bon cœur de la fille du capitaine.