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– Oh ! répondit le général. Mais cependant ce ne serait pas un grand malheur pour elle. Il lui conviendrait mieux d’être la femme de Chvabrine, qui peut maintenant la protéger. Et quand nous l’aurons fusillé, alors, avec l’aide de Dieu, les fiancés se trouveront. Les jolies petites veuves ne restent pas longtemps filles ; je veux dire qu’une veuve trouve plus facilement un mari.

– J’aimerais mieux mourir, dis-je avec fureur, que de la céder à Chvabrine.

– Ah bah ! dit le vieillard, je comprends à présent ; tu es probablement amoureux de Marie Ivanovna. Alors c’est une autre affaire. Pauvre garçon ! Mais cependant il ne m’est pas possible de te donner un bataillon et cinquante Cosaques. Cette expédition est déraisonnable, et je ne puis la prendre sous ma responsabilité. »

Je baissai la tête ; le désespoir m’accablait. Tout à coup une idée me traversa l’esprit, et ce qu’elle fut, le lecteur le verra dans le chapitre suivant, comme disaient les vieux romanciers.