Page:Pouchkine - La Fille du capitaine, 1901.djvu/107

Cette page n’a pas encore été corrigée

IX

LA SÉPARATION


De très bonne heure le tambour me réveilla. Je me rendis sur la place. Là, les troupes de Pougatcheff commençaient à se ranger autour de la potence où se trouvaient encore attachées les victimes de la veille. Les Cosaques se tenaient à cheval ; les soldats de pied, l’arme au bras ; les enseignes flottaient. Plusieurs canons, parmi lesquels je reconnus le nôtre, étaient posés sur des affûts de campagne. Tous les habitants s’étaient réunis au même endroit, attendant l’usurpateur. Devant le perron de la maison du commandant, un Cosaque tenait par la bride un magnifique cheval blanc de race kirghise. Je cherchai des yeux le corps de la commandante ; on l’avait poussé de côté et recouvert d’une méchante natte d’écorce. Enfin Pougatcheff sortit de la maison. Toute la foule se découvrit. Pougatcheff s’arrêta sur