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vrai que l’objet aimé auquel chacun de nous adressait mystérieusement ses vers et consacrait toutes ses pensées parlait bien incorrectement le russe ? n’est-il pas vrai qu’une langue étrangère était devenue, dans sa bouche, sa langue maternelle ?

Que Dieu me préserve de rencontrer au bal ou sur le perron, au départ, le bas-bleu russe, que nous appelons un séminariste en châle jaune ou un académicien en bonnet de femme ! — Le russe parlé sans faute, c’est une bouche rose sans sourire.

Peut-être viendra le temps où une nouvelle génération de jeunes beautés, obéissant à la voix suppliante de la presse, nous habituera aux règles de grammaire, et mettra les vers en usage. Mais que m’importe après tout ? moi, je resterai fidèle aux vieilles habitudes.

Alors un babil incorrect et négligé, une prononciation inexacte, me feront battre le cœur, comme autrefois. Je ne me corrigerai point, je n’en ai pas le courage ! Les gallicismes me resteront chers comme les fautes de ma jeunesse, comme les vers de Bogdanovitch.

Mais c’est assez sur ce sujet, il est temps de