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CHAPITRE II


O rus !
(Horace.)


La campagne où s’ennuyait Eugène, était un charmant petit coin ; là, un ami des innocents plaisirs eût béni le ciel. Abrité du vent par une colline, le château s’élevait isolé au bord d’une petite rivière, et tout autour les champs et les prairies étalaient leur tapis d’or. On apercevait çà et là des villages, des troupeaux errants dans les plaines. Le vestibule ombragé s’ouvrait sur un immense jardin désert, refuge des Dryades pensives.


L’antique château était construit comme toutes les demeures féodales, très solidement et d’après