Page:Pouchkine - Eugène Onéguine, trad. Paul Béesau, 1868.djvu/27

Cette page a été validée par deux contributeurs.


DÉDICACE DE POUCHKINE
À
PIERRE ALEXANDROVITCH PLÉTNIEF.


Mon dessein n’est pas d’amuser un public hautain, mais d’attirer les suffrages de l’amitié seule.

J’aurais voulu t’offrir une œuvre plus digne de toi, plus digne de ta belle âme, étrangère à tout ce qui se passe ici-bas, et remplie d’une poésie vivante et pure, de pensées simples et grandes ! Mais je n’ai à présenter à ton accueil bienveillant et amical que ces chants bizarres, moitié plaisants et moitié tristes, vulgaires et fantasques, fruits tardifs de mes loisirs, de mes légères inspirations, de mes nuits sans sommeil, de mes années jeunes et déjà flétries ; froides observations de mon esprit et tristes remarques de mon cœur.