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dantes ou fautes de style. Fasse le ciel que tu aies au moins rencontré quelques lignes qui aient réjoui ton cœur et alimenté une heure ta rêverie ! Sur cela, séparons-nous. Adieu.


Adieu toi aussi, mon étrange compagnon, mon cher Onéguine ! Adieu mon travail, laborieux quoique de légère apparence ! Vous m’avez donné tout ce que le poète désire : l’oubli de la vie et du monde et une douce causerie avec des cœurs amis !…

Bien des jours sont passés depuis celui où Tatiana et Onéguine se dessinèrent pour la première fois dans mon imagination. Alors je ne pouvais encore prévoir la fin de mon roman.


Hélas ! de ceux auxquels, dans nos réunions intimes, je lus mes premières strophes[1], les uns ne sont plus, les autres sont bien loin de moi, et j’ai dû achever sans eux l’histoire d’Onéguine.

Et toi dont l’image s’est identifiée avec ma Tatiana, où es-tu maintenant ?

  1. Il ne faut pas oublier que ce roman est écrit en vers par Pouchkine.