forme lui révèlent quelque mystère. On retire des
bagues d’un plat rempli d’eau, et celle qui sort
pour elle est précédée de ce chant antique : « Là-bas les paysans sont tous riches : ils remuent l’argent à pelletées. Celui pour lequel nous chantons aura fortune et gloire. » Cette chanson populaire est regardée
comme annonce de malheurs : plus douce au cœur
des jeunes filles est la chanson de la kochourka[1].
La nuit est froide, le ciel est pur ; le chœur des
astres du ciel se meut en cadence avec une parfaite
harmonie. Vêtue seulement d’une robe, la jeune
fille sort dans la vaste cour ; elle présente son
miroir aux rayons de la lune ; mais l’astre des nuits
projette sa lumière tremblante dans la petite glace,
et rien de plus n’arrive. — Mais, écoutez !… la
neige craque… un passant ! Elle court à lui sur la
pointe du pied, et sa voix résonne plus douce que
le son de la flûte de Pan. « Quel est votre nom ? »
Le passant regarde et répond : « Agathon ! »
D’après le conseil de sa bonne, elle voulait passer
- ↑ Chanson qui est le présage d’un mariage ; la première présage la mort.