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ce soir, en m’emportant à la bataille ! Quoi que blessé, il était si rapide ! La pauvre bête !

POUCHKINE

Voilà ce qu’il regrette : un cheval, tandis que toute l’armée est exterminée !

L’IMPOSTEUR

Écoute, peut-être est-il seulement épuisé !

POUCHKINE

Eh non ! Il crève.

L’IMPOSTEUR, (se dirige vers le cheval)

Mon pauvre compagnon ! Que faire ? Te desseller ? Qu’il meure au moins en pleine liberté !

(Il le desselle et ôte la bride. Entrent quelques Polonais.)

Salut ! Pourquoi Kourbsky n’est-il pas avec vous ? J’ai vu comme il s’était jeté dans la mêlée ; une foule d’ennemis le menacèrent, mais son épée à lui dominait toutes les autres. Et son cri de guerre montait plus haut que toutes les voix. Où donc est le héros ?

LES POLONAIS

Il est mort !

L’IMPOSTEUR

Paix à son âme, honneur à sa bravoure !