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La Canadian Airways Services[1]


Inutile de dire que peu de temps après, notre compatriote était prié de réintégrer « sa » « Canadian Airways », dont il allait devenir bientôt le surintendant. Il y rentrait, on le comprend, en triomphateur. Il y fut d’abord « operating manager ». Le président lui donnait carte blanche pendant plusieurs semaines, pour une réorganisation générale du service aérien de cette compagnie. Ayant été, comme on l’a vu, victime d’un manque de « fair play » de la part de quelques camarades, l’occasion lui était bonne pour exercer une certaine vengeance, ou revanche, très légitime. Il ne voulut pas abuser. Il estima cependant qu’il avait le droit de formuler quelques bénignes sanctions envers ceux qui avaient tenté de lui causer du tort. Ce fut, pour lui, tout simplement une question de justice et de… patriotisme, ajouterions-nous. Juste et droit, il le fut pour ceux-là, comme il le sera, dans la suite, envers tous ceux qu’il aura sous sa direction, quelle que fut leur nationalité.

À partir de là, notre aviateur, c’est le cas de le dire, ne fit que monter… dans l’estime des administrateurs de la « Canadian Airways » dont il était, peu d’années après, le surintendant en même temps que gérant d’une filiale, la « Quebec Airways », pour devenir ce qu’il était à sa mort : un des trois membres de la section aérienne de la Commission du Transport.

  1. En 1931 la « Canadian Airways » remplaça, en particulier pour la photographie aérienne du domaine forestier, la Compagnie Franco-Canadienne fondée en 1927 sous feu l’hon. Honoré Mercier, Ministre des Terres et Forêts, qui avait envoyé en France l’arpenteur en chef de la province dans le but d’étudier le projet de la fondation d’une compagnie aérienne canadienne. À Surennes, le délégué eut, à cet effet, des pourparlers avec les administrateurs d’une cie d’aviation. Sur-le-champ, la Cie canadienne fut formée qui eut pour président M. Brocart et pour gérant M. Baleygnier, M. Maurice Quedrue, délégué français, et M. Geo. Davit. Le travail de la photographie aérienne commença en 1927 et dura jusqu’en 1931 alors qu’il fut repris par la « Canadian Airways » et Roméo Vachon comme pilote. Il y eut concurrence avec la « Royal Air Force » d’Ottawa qui fit de la cartographie à raison de $1,000 par mille de forêt quand la « Canadian Airways » n’obtenait que $500. Cette dernière avait pourtant à son service, outre Roméo Vachon, comme l’un des premiers pilotes, le meilleur cartographe aérien canadien-français dans la personne de Paul Laframboise, ingénieur forestier, qui s’était spécialisé dans ce travail fort difficile. (Note de l’auteur).