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siège de la Transcontinental où, depuis plus d’une semaine, attendaient plus d’une centaine de journalistes et de photographes venus de tous les points des États-Unis et du Canada. « De braves Canadiens », a écrit à ce sujet Alfred Ayotte, dans le Devoir de Montréal, « ont eu la présence d’esprit de se faire de la belle galette avec les exploiteurs de la sensation. Qui les en blâmera ?… Quand tout fut fini, il y eut large distribution de pourboires… » Et c’est ainsi qu’une toute petite île de la province de Québec aura fourni un passionnant chapitre de l’histoire de l’aviation américaine.


Un Carrousel trans-canadien


La « Transcontinental Airways » n’exista que trois ans. En 1930, elle fut absorbée par la « Canadian Airways » dans laquelle servit en tout premier lieu Roméo Vachon qui continua le même service que dans la Transcontinental. Mais il arriva, à la suite de certaines circonstances, que des collègues mal avisés et assez peu scrupuleux, qui n’avaient pas prisé ce Canadien trop franc parfois, se permirent certains rapports, oubliant le classique « fair play anglais », contre notre compatriote qui fut temporairement remercié de ses services par la C. A. Mais ce ne fut pas pour longtemps et une aventure qui survint peu après le servit, comme on va le voir, fort gentiment.

En 1931, Roméo Vachon fut le premier et le seul aviateur canadien-français à prendre part au grand carrousel aérien transcanadien qui avait été organisé pour cette année-là. On lui donna à piloter pendant 150 heures le plus gros amphibi anglais de l’époque, en Amérique, un « Saro Cloud ». On lui avait dit, en plaisantant, qu’il n’y avait que lui, pilote et mécanicien, à conduire un tel bateau. Mais notre peut-être trop grave et trop franc compatriote, quand il s’agissait d’aviation, ne plaisantait pas…