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parcourant dans son canot le littoral labradorien… Alors, il vit onduler en laves les feldspath, couler en fleuves jaunes les quartz ; il crut distinguer dans la texture des sables de la grève des kaolins très purs aux veines rouges, tachées de violet ; il reconnut du cinabre, des cristaux de molybdenite, de bismuthine, de cobalt arsenical ; des filaments d’argent natifs au travers de pépites d’or pur ; des minerais de cuivre et de nickel qui se mêlaient à du fer hydraté et oxydulé… Puis, ce furent, ni plus ni moins, des pierres précieuses dont toute la côte était sertie ; des gemmes, des grenats qui jetaient des lueurs de sang ; des tourmalines noires, des corindons, des topazes jaunes, des beryls verts, des spinelles bleues, même une émeraude éblouissante, merveilleuse…

Hélas ! ce n’était qu’un rêve, coupa le prosaïque Jos. Dufour.

— Qui sait ! fit gravement le père Lasnier. Un rêve pour une partie seulement. Mais nous ne connaissons encore à peu près rien du sous-sol non seulement de notre Labrador, mais de toute notre province.

« D’ailleurs, il a révélé déjà beaucoup de ses richesses ; il ne faut pas seulement rappeler ce que récèlent la région où nous sommes et celle qu’on est convenu — à tort — d’appeler le Nord-Ouest du Québec — car cette région effectivement est à l’est — le Témiscamingue et l’Abiti-