Page:Potvin - Sous le signe du quartz, 1940.djvu/91

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 91 —

« Mon cher Dufour, tu vas t’abîmer la vue à fouiller ainsi au clair de lune dans le calepin du « savant », s’écria un soir Peter Low, passant devant son ami qui, assis à la porte de la tente, déchiffrait tant bien que mal l’inépuisable agenda du « père » Lasnier.

— C’est vrai : Monsieur Low, ces sacrés nuages qui passent à toute minute sur la lune me donnent un mal du diable à lire… Mais je vous tiens, vous, vous allez m’instruire à votre tour en me disant ce que vous savez sur le sable magnétique dont je viens de voir une mention dans le carnet du « savant »…

— Volontiers, mon vieux. Tu veux, sans doute, parler du sable ferrugineux de la Côte Nord et du Golfe Saint-Laurent ?

Peter Low s’assied sur un bout de roche et commença par bourrer sa pipe. La soirée était d’une grande paix, d’une douceur de miel. En bas de la colline, la rivièrette grignotait les galets. Dans un arbre voisin, un oiseau pépiait en s’endormant. Sous la tente, le sonore ronflement d’un dormeur… En levant la tête, on buvait comme un vin d’étoiles.

« Pour dire vrai, il n’a été fait qu’un essai sérieux pour concentrer et fondre ces sables magnétiques sur une base commerciale. Je crois qu’on en est resté à cette première période des expériences ; et ces sables, découverts en abondance dans notre Labrador canadien, n’ont pas