Page:Potvin - Sous le signe du quartz, 1940.djvu/72

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 72 —

cées, se coupant à angle droit et se numérotant selon l’usage américain : 1ère, 2e rue ; 1ère, 2e, 3e, avenue. Pas de pavage encore ! Quand il pleuvra, ce sera un bourbier épouvantable et l’on sera heureux de marcher sur des bouts de trottoir élevé sur pilotis… Les maisons, toutes en bois, seront d’une architecture rudimentaire et feront, d’abord, penser aux baraques de foire… La plupart seront des hôtels, des tavernes, des cinémas dont la musique marchera en plein jour. Il y aura aussi de jolis magasins où la division du travail… signe d’une civilisation avancée, n’existera pas d’abord. On achètera des cartes postales chez l’épicier qui vendra aussi du papier à lettres tandis que le pharmacien vendra des jambons… Une future ville champignon, quoi !…

À l’endroit où ils rêvent, peut-être qu’un jour s’élèvera une église, un grand hôtel, un théâtre !… Et tout ce territoire, quoi, on l’a jusqu’aujourd’hui à peine gratté. On n’a prospecté, en somme, que quelques points… Peut-être qu’un jour, ici, les prospecteurs viendront de tous les coins du monde ; leurs états civils seront incertains. Les plus faibles tomberont au seuil de la grande aventure. Peut-être qu’ici se lèveront les jours fabuleux du grand « rush » alaskien, celui de la Californie, de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande, de la Sibérie, du Transvaal, de l’Inde, des Philippines… et que le nord