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doutais un peu de la valeur de ta mine lorsque ton chef et toi retourniez à votre canot où de bons sauvages vous épargnaient la faim en vous faisant cadeau d’un bon quartier d’orignal… Mais tu n’en désirais pas moins voir ta mine exploiter, un jour, n’est-ce pas ?

Et ce jour arriva.

Ce jour-là, en 1850, des hommes d’Edward V. Wright qui bûchaient, au bord du Témiscamingue, du « grand bois carré », parvinrent à un rocher où ils aperçurent comme des pierres concassées ; ici, des roches fracturées, là, comme une tentative de forage dans le rocher… partout, des cristaux en masses saccharoïdes, en masses grenus ou compactes, d’un gris métallique bleuâtre… Diable. Qu’est-ce ? On est pourtant les premiers, ici !…

Le « boss » était alors au campement de la Grosse-Île. Le soir, les hommes lui racontèrent leur découverte à Onobatonga.

En vertu, sans doute, des mystérieuses transmissions fluidiques de l’atavisme, le « boss » avait quelques gouttes de sang de prospecteur dans les veines. Il les sentit bouillonner.

Le lendemain matin, en compagnie de ses bûcherons, il se rendit au rocher d’Onobatonga… De la roche rouillée ; pas de doute possible. Il y a du fer ici, à moins que ce soit de l’argent, ou simplement du plomb… cette couleur ! des roches micacées !… Il creuse. Plus de dou-