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bles filons de fer qui veinent les abords de la Grande Rivière ? Ou bien auraient-ils abandonné les aventureuses randonnées de leurs ancêtres dans les solitudes sauvages des lacs Témiscamingue et Abitibi ?… Ignoraient-ils totalement l’existence de la mine du Témiscamingue découverte par les anciens ?

Mon pauvre Coignac, il faudra attendre à 1850. C’est long, cent soixante-quatre ans ; mais la patience est illimitée. Voici venir un autre Wright… Décidément, ces Anglais, qu’on allait chasser des redoutes de la Baie d’Hudson en 1686, sont tenaces. — Ce Wright ne tient qu’à un fil… de parenté à Philémon, le fondateur de Hull. Il est marchand de bois, comme lui, à Ottawa. Une fortune de famille lui a permis d’acquérir d’immenses limites forestières dans la vallée de l’Outaouais. Il ose même aller entreprendre des chantiers de coupe de bois sur les bords du lac Témiscamingue. Quelle audace ! Et c’est un Anglais, un compatriote de ce Johan Bridgar, gouverneur du Fort Nelson en Baie d’Hudson en 1686 et qui donna tant de fil à retordre aux chefs de Coignac et à ses compagnons ; c’est un Anglais, mon pauvre Coignac, qui, un jour de 1850, « redécouvre » et commence à exploiter ta chère mine où, le 24 mai 1686, tu conduisais ton valeureux chef, Pierre de Troyes, passablement incrédule, à la vérité… tu t’en souviens, Coignac… Et toi aussi, — tu