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Le 10 mai — on était parti de Montréal, le 30 mars — la pluie se changea en neige. Elle tomba, tomba pendant près de deux jours. Un nouvel hiver, quoi ! Le renard, le rat musqué, l’écureuil de nouveau sont engourdis dans la torpeur du froid. Puis le vent s’éleva, et commencèrent à gronder les grandes orgues de la forêt. Les tobaganes glissaient maintenant avec plus de rapidité. On approchait du Témiscamingue. Avant d’y arriver, on établit le campement pour la nuit à la lisière d’un bois. Dans la nuit, le temps s’adoucit. Puis, le lendemain, ce fut encore la pluie, le dégel. Mêmes misères…

Enfin, voici le lac Témiscamingue. Vive Dieu !… Dans la troupe du Chevalier de Troyes on se réjouit bruyamment.

En ce temps-là, les immensités nordiques qui entouraient la Baie d’Hudson étaient le théâtre d’un drame qui mettait aux prises un transfuge et un héros : Pierre-Esprit Radisson, trafiquant pour l’Angleterre, et Pierre LeMoyne d’Iberville se battant d’estoc et de taille pour la France.

Une épopée quoi !… ayant sa place toute faite dans la grande légende de la mer ; une épopée aux chants à la fois pleins de tristesse, de mélancolie et de gloire.