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sa fin. Bientôt, en effet, les sifflements du vent se turent. Il était midi.

Mais où se trouvait-on ?

Au beau milieu du lac Matchi-Manitou, à vingt-sept milles de Senneterre. Que faire ? Inutile de tenter les réparations à la machine ; on manquait de tout ce qui était nécessaire à cette fin. Les deux hommes tentèrent d’abord de faire des signaux en brûlant de l’essence. Que pouvait-on apercevoir de ces misérables lueurs à vingt milles au moins des premiers habitants de la région ?… Le froid devenait plus vif. Encore qu’on fut à la fin de mars, l’hiver, en cette région, continuait de pénétrer toutes choses de son silence glacé. Wrathall se protégeait assez bien grâce à sa capote de cuir, mais il n’en était pas de même du pauvre Stanley Siscoe qui était parti de Montréal en vêtements de ville, coiffé d’un chapeau melon, chaussé de souliers fins…

On s’arrangea toutefois pour passer la nuit dans la carlingue de l’avion. On fit l’inventaire des vivres. On trouva un fond de bouteille de rhum, quelques sandwiches et une boîte de sardines. Le matin, de nouveau, on fit des signaux, mais en vain. Le jour s’était levé, sale, couvert de nuages bas qui s’effilochaient çà et là en spirales floconneuses. À la tempête avait succédé un temps humide et glacé.

Durant toute la journée, les deux malheureux guettèrent l’azur. Leur retard allait sûre-