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Pendant plus d’une demi-heure, l’avion fut aux prises avec la tornade, bourdonnant comme un gros insecte pris au piège. Et puis allait-il, avant d’atterrir, épuiser sa réserve de combustible ? Le pilote vit soudain son altimètre baisser, l’avion pris dans un fort courant descendant. Il chercha à faire demi-tour mais le contrôle de l’appareil lui échappa. La tempête maintenant assaillait l’appareil comme les vagues d’un raz de marée battant une digue. Il regardait avec angoisse la chute de l’altimètre quand tout à coup éclata un sinistre bruit de ferraille ; le moteur étouffait.

Les malheureux se sentirent perdus. Mais, oh ! bonheur, voici qu’une éclaircie leur permet d’apercevoir, au-dessous d’eux, la surface blanche et unie d’un lac. Wrathall coupa le contact et fît brusquement redresser la machine qui s’immobilisa après un choc sonore. La neige durcie la fit capoter en fin de course.

Lorsque Siscoe et Wrathall se furent dégagés, ils sautèrent prestement hors de la carlingue. L’avion était dans un piteux état : le train d’atterrissage était faussé ; les longerons butés, le fuselage disjoint, le moteur bloqué… Pas très rose, la situation.

La danse des flocons tournoyait, endiablée, autour d’eux, leur fouettant cruellement le visage. Le vent s’insinuait, glacé, sous leurs légers vêtements. Mais la tempête visiblement tirait à