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«  Et il y en a encore et encore, je dirais pour un siècle. Le minerai ne manque pas dans cette vaste étendue de brousse où, voilà vingt ans, seuls nos ours laurentiens traînaient leurs lourdes pattes. Voyez-vous, il n’y manquait que les prospecteurs…

— « Et il manquait aussi », coupa avec emphase le père Lasnier, « le moyen de reconnaître le filon de quartz, coupant la roche métamorphique qui est le plus souvent du schiste argileux, ou chloriteux, ou bien dans des roches porphyriques, des gneiss…

— … et ces roches porphyriques, rétorqua le prospecteur dans un mouvement de lyrisme tout à fait personnel, ne manquent pas dans notre Opasatika où il y a nombre de veines aurifères de Kirkland associées avec les porphyres et le syénite… Ainsi, au sujet de ma baie — la Baie Renault — la porphyre diorite forme une seule masse ; et cette roche est toute semblable au porphyre diorite affleurant près du village de Larder Lake. Son âge est définitivement établi. Tout indique qu’elle s’est refroidie avant le plissement de la série Témiscamingue…

— Enfoncé ! père Lasnier, ne puis-je m’empêcher d’interrompre devant cette belle envolée d’éloquence scientifique.

— Assez, assez, en effet, savant prospecteur ! s’écria lui-même le père Lasnier, sur un